Paru en 1975, « La vie devant soi » obtint le prix Goncourt la même année. L’auteur de ce roman, Émile Ajar, est à lui tout seul une aventure humaine : Ajar est l’un des pseudonymes de Romain Gary, écrivain français d’une puissance imaginative intarissable. Romain Gary, déjà, en 1956, pour « Les Racines du ciel », avait été auréolé de ce même prix Goncourt. Excusez du peu : un écrivain, récompensé deux fois par le même prix littéraire prestigieux. Chapeau bas !
En tout cas, « La vie devant soi » est un joli livre à offrir car l’histoire est tendre, émouvante, parsemée de personnages iconoclastes et bouleversants. Vous ne pourrez jamais oublier, après sa lecture, Madame Rosa et, surtout, le petit Momo. C’est quand même l’histoire d’amour entre un petit garçon arabe et une très vieille femme juive !
Paru en 2012, « Le journal d’un corps » de Daniel Pennac a été, pour moi, d’une lecture jubilatoire comme rarement ce fut le cas avec d’autres romans ! Pensez donc : le narrateur a tenu un journal intime, de 13 à 87 ans, sur son corps et ses transformations successives tout au long des aléas d’une vie ! Le point de vue, pardon, le point d’écriture que Daniel Pennac adopte pour raconter le temps qui passe est d’une profondeur infinie. Pour moi qui ai passé la cinquantaine et qui, lors de sa première lecture, n’en étais pas encore là, je me suis retrouvé à maintes reprises dans les mots de l’auteur. C’est bien là où se trouve la force de « Le journal d’un corps » : donner à penser à chaque lecteur que c’est aussi un peu son propre journal intime.
« Le journal d’un corps » est un joli livre à offrir. En outre, paraît-il qu’il a été réédité, en 2013, dans une version illustrée. Il a été mis en dessin par Manu Larcenet, et cette bande dessinée est toujours disponible à la vente. Donc, au cadeau…
Paru en 1999, « La Présence pure » est un ouvrage de Christian Bobin. Pour moi, c’est comme si ce recueil de textes avait été publié en 2012, car c’est l’année où j’ai découvert ce poète, moraliste et diariste comme on dit. Pour ceux de vos proches, des membres de votre famille, pour ceux de vos amis qui aiment la poésie, « La Présence pure » est un merveilleux cadeau. Vous trouverez, à l’intérieur de ce petit livre, un texte d’une dizaine de pages intitulé « L’Équilibriste ». Christian Bobin raconte ici sa rencontre avec un homme à tête de cheval. C’est une histoire émouvante, tendre, qui m’a longtemps poursuivi et tenu compagnie.
En règle générale, les ouvrages de Christian Bobin sont tous d’une poésie éclairée, fragmentée, représentative de moments qu’il veut suspendre, comme s’il appuyait sur le bouton stop de la machine-temps.
Croyez-moi sur parole : « La Présence pure » est un livre à offrir, les mains tendues et les yeux fermés !
[Dans de prochains articles, je chroniquerai, de manière plus détaillée, les trois ouvrages précités]