Quand, en fin d’année 2017, je commençai à parler à une amie de mon projet de roman « Les Écervelés », en lui expliquant que l’esprit du personnage principal, Fantin, serait amené à s’inviter dans le corps d’autres individus, elle me rétorqua : « Et pourquoi pas dans celui d’un animal ? »
Après un rapide tour d’horizon des animaux avec lesquels j’ai toujours eu une relation privilégiée, j’optai pour le loup – je vécus dix-sept années pleines et entières avec un Border Collie qui, par bien des aspects, me fit penser à ce prédateur.
Le livre « Le Loup », édité par Flammarion en 2013, est riche de photographies intenses et belles, mais aussi d’informations, de détails, sur le loup, qui, vous, propriétaires de chiens, vous aideront à les mieux comprendre. Le passage sur les langages de cette formidable bête – olfactif, sonore et visuel – est tout bonnement saisissant. Saisissant car bien plus subtil que nous, pauvres êtres humains, pourrions le croire.
Au sein de la meute, l’érection des poils du dos signifie menace ou colère. En fait, l’anatomie même du loup lui autorise une gamme d’expressions faciales et corporelles riches et variées. Chaque mouvement du corps peut être interprété comme un message.
Et puis, si j’ai choisi cet animal, dans mon roman « Les Écervelés », pour recevoir l’esprit de mon personnage principal, Fantin, c’est que l’homme en général, et l’homme chasseur en particulier, a une histoire avec le loup qui ne date pas d’hier.
En effet, l’origine du chien à partir du loup gris est aujourd’hui bien établie tant par des études morphologiques que génétiques. La date de son origine est en revanche discutée. Il est admis que le loup était déjà domestiqué par des populations de chasseurs, bien avant le Néolithique (8 000 av. J. -C.) . On le trouve au Proche-Orient il y a quelque 12 000 ans, où il était enterré avec son maître.
C’est pour toutes ces raisons que le choix du loup s’est imposé à moi de manière évidente. Les passages de « Les Écervelés » où mon personnage principal et le loup ne font qu’un, furent « aisés » à écrire. Grâce à ses cris et hurlements qui signifient mille choses, à sa façon de chasser qui est si intelligente, si pragmatique, mais aussi, et surtout, à l’amour unique qu’il voue à sa compagne, l’auteur en apprentissage que je suis a pris grand plaisir à lui rendre cet hommage.
Écrit par Julie Delfour et Philippe Huet, « Le Loup » est un ouvrage toujours disponible. Si, comme moi, vous êtes un amoureux des chiens et des loups, je vous conseille sa lecture car derrière ce regard magnétique se cache un animal, certes décrié encore aujourd’hui, mais tellement attachant !