Lorsque, au cours de l’année 2017, j’ai découvert le livre de Pablo Servigne et de Raphaël Stevens, « Comment tout peut s’effondrer », j’ai d’abord été interloqué. Puis, au fur et à mesure de ma progression dans la lecture, je fus paniqué, puis, au final, aussi effondré que risque fort de finir notre monde industriel contemporain.
Le propos est fort, car c’est un propos qui découle de quatre années de recherches scientifiques. Il n’est pas question ici de prédictions devinées dans le marc de café, ou d’une histoire sur une civilisation mythologique disparue depuis des siècles et des siècles. Il s’agit de nous, de notre génération actuelle, et de celles à venir. Le livre nous prévient : notre monde est en train de disparaître ! Corps et âme.
Alors, quand le récit de «Les Écervelés » commença à se faire mien dans mon esprit, et que j’eus décidé de parler de notre humanité actuelle, le livre de Pablo Servigne et de Raphaël Stevens fut un très bon support.
Leur petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes m’a permis d’imaginer un ciel sans oiseaux. Le fait de bientôt tomber en panne d’essence – au propre comme au figuré – m’encouragea à imaginer un futur proche, électrique, électromagnétique.
Dans «Les Écervelés », j’ai inventé l’ICA l’« Institut de la Collapsologie », dont un des personnages secondaires, Pierrick Ingrumeau, est un membre éminent… et donc pourchassé par les Possédants, les ultra-riches.
Ah ! Oui ! Au fait ! La collapsologie est un courant de pensée né au début du 21e siècle, et qui étudie les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle.
Le livre « Comment tout peut s’effondrer », fut intéressant pour ma propre histoire car, en démontrant que nos connexions neuronales ne nous permettent pas d’envisager des événements de si grande ampleur (écocide, réchauffement climatique, déclin de la biodiversité, déforestation, perturbations du cycle de l’azote et du phosphore), j’en tenais le fil conducteur : un personnage principal dont le cerveau, à la suite d’une séance d’hypnose qui tourne mal, devient un outil surpuissant et capable, peut-être, de modifier la trajectoire de notre espèce.
Alors, si vous voulez, sans à tout prix vous faire peur mais juste pour savoir ce que nous réserve notre avenir industriel, je vous conseille de dévorer « Comment tout peut s’effondrer », aux Éditions du Seuil, collection anthropocène.